Je vous avais vaguement montré les deux premières étapes de mon dessin pour l’exposition *La part des faux*. Je dévoile (enfin) quelques photos et explications…

L’invasion du Carré blanc sur fond blanc. Knapfla, 2010

47×47 cm

Sérigraphie sur papier Rivoli

30 exemplaires

L’invasion du Carré blanc sur fond blanc, interpelle le célèbre Carré blanc sur fond blanc de Kasimir Malevitch en utilisant ses attributs premiers -deux carrés blancs juxtaposés, qui, plutôt que d’être vidés de leurs contenus sont habités d’éléments matériels-, désacralisant de ce fait les envies premières de Malevitch de signifier un rejet des formes et la jouissance de l’immatériel.

Ces deux carrés, imperceptibles de prime abord, content l’histoire d’une Russie scindée en deux lorsqu’on s’en approche. L’une est rude, violente et folklorique tandis que l’autre est démesurée, folle et luxueuse. De manière totalement utopique, elles  semblent ici s’entendre.

Si les deux nuances font bien entendu écho aux deux références de blancs utilisées par Malevitch, elles ne sont pas sans rappeler le blanc optique et éblouissant qui couvre les façades de la Russie Impériale.

De plus, par leur interaction avec l’éclairage ambiant, elles plongent malgré lui le spectateur dans l’invasion, en lui offrant deux lectures de l’œuvre selon l’angle duquel il la regarde. Les deux Russie prennent alors tour à tour le dessus l’une sur l’autre.

Enfin, si Carré blanc sur fond blanc est une œuvre unique peinte à l’huile sur toile, L’invasion du carré blanc sur fond blanc a été sérigraphié et passe de l’unique au multiple, se donnant ainsi l’opportunité d’envahir plus d’espaces.