Au départ, j’ai en tête de réaliser avec « eux»  un bel abécédaire.
Un GRAND livre accordéon.
« Eux» , je ne sais pas qui ils sont. On m’a juste dit « des petits qui ont l’âge d’être en maternelle» .

Dans un premier temps, il est question de travailler comme la semaine précédente avec des enfants manouches, mais pour diverses raisons pratiques, ça ne s’est pas fait.
Finalement, ils sont roms roumains, ont dans les 5 ans, non jamais été scolarisés et ne parlent pas un seul mot de français.

Enfin si, un « caravane» .

Comme chez les manouches, nous (C. l’enseignante du camion école des petits) allons les chercher dans leurs abris de fortune.
(Impression étrange d’avoir pris l’avion et de se retrouver à l’autre bout du monde).

Le camion école n’est pas très grand, les enfants agités, frustrés qu’on ne se comprenne pas.
Je suis dans le même état qu’eux. Trop de bruit, trop d’énergie.
Stop.
On arrête l’atelier, on sort du camion école, on se ballade en se donnant les mains, chez eux au milieu des arbres mais juste à côté de l’autoroute.
Je m’y sens bien.

Départ du camion, on se reverra demain.

Je passe l’après-midi et la soirée à essayer de trouver une solution au problème.

Finalement, ce sera des ateliers individuels et courts, des explications à l’aide de sons simples, des expressions surjouées mais surtout des projets qu’ils puissent emporter avec eux dans leurs « caravanes»  à la fin de chaque séance.

Une remise en question journalière, mais je crois qu’ensemble, on a réussi.